Me Jean Alfred MATHOS, Président de l’UPG : « il faut construire l’opposition constructive. Mais, pas l’opposition pire et dure… »
Le décès de Jean
Marie Doré, l’ex-président du parti l’Union pour le Progrès de la Guinée
(UPG) a permis à Maître Jean Alfred
Mathos, à travers un congrès électif ouvert du parti de prendre les destinées du
parti, comme président. Il a accordé une interview à notre rédaction pour
afficher ses ambitions pour l’UPG, sa perception sur l’actualité
socio-politique du pays, ses réalisations ainsi que d’autres sujets
d’actualité. Lisez…
Leprojecteurguinee.com
: M. le président, parlez-nous de votre parti
et dites-nous comment se porte-t-il présentement ?
Maitre Alfed MATHOS : il faut aller de l’historique, l’UPG est l’un des premiers
partis créé quand la démocratie a été
instaurée sous l’ère du feu général Lansana conté. Les pionniers de cette démocratie ont été feu Bah Mamadou, Siradio Diallo, le feu jean Marie Doré et le prof Alpha Condé. Donc, Ils ont mis en place le jalon d’une démocratie
naissante dont l’UPG en fait partie.
Chemin faisant, le feu
Jean Marie Doré a eu par rapport
à son parti dont je préside aujourd’hui, l’union de toutes les sensibilités de
la Guinée. Bien sûr qu’il a eu son fief en Guinée forestière. Dans son
parcours, il a pu avoir le consensus, cela lui a valu ce que vous savez pendant la transition militaire d’être
le premier ministre de la transition qui
a mené la démocratie depuis 2010.
Comment préparez-vous
l’an 1 de la disparition du feu Jean Maie Doré ?
Le 29 janvier 2017, nous allons essayer de commémorer l’anniversaire
de la disparition de notre leader, le feu Jean Marie Doré. Le parti était
orphelin de la disparition de son leader. Pour combler le vide, nous avons organisé un congrès pour éviter que le parti ne décline et disparaisse complètement. Donc, les
militants ont pu comprendre cela, ainsi que
le bureau politique. On a fait le congrès les 24 et 25 septembre 2016.
Il a eu pour objectif d’abord de réviser le statut et de faire le toilettage de statut, puis de les faire adopter par les congressistes qui sont venus très
nombreux. Sur les 240 congressistes qu’on attendait on a eu 226, donc le quorum
était atteint.
Un nouveau bureau politique était mis en place, qui est
maintenant dirigé par moi-même en
personne. Et, ce choix était fait en unanimité puisqu’ au-delà de clivage qu’on
pouvait avoir entre les candidats
potentiels, le consensus était porté à ma personne. Donc, j’ai une
responsabilité de poursuivre la politique de notre feu leader. Cette
politique se situe dans un climat politique que vous connaissez aujourd’hui,
qui amène tous les guinéens à l’écoute des autres.
Le dialogue politique qui est prôné depuis octobre dernier
pose problème. Donc, l’UPG est membre de
l’alliance républicaine qui est un groupe parlementaire. On a deux députés qui
étaient non-inscrits, mais qui sont
inscrits récemment dans le groupe parlementaire
l’alliance républicaine de l’UFR. Nous avons un fief qui est Lola. Aussi
Yomou et N’Nzérékoré, donc nous sommes comptées sur l’échiquier politique
guinéen. Vous savez l’importance d’un
parti politique se mesure par le nombre
de sa représentativité à l’Assemblée Nationale et le nombre de ses
conseillers communaux.
En venant à la tête de ce parti, je suis venu avec mes
méthodes qui consistent déjà à changer de logiciel, à bouger le code de l’ethno
stratégie pour que l’UPG se retrouve sur toute l’étendue du territoire
national. Et surtout que nous agissons aux yeux des femmes qui n’ont pas choisi entre les deux camps, la mouvance
présidentielle et l’opposition républicaine. Il faut les amener d’abord à
utiliser leur droit de vote, qui est le droit citoyen. Et, si vous n’impactez
pas sur votre vie politique, c’est la vie politique qui impactera sur
vous. Donc, nous avons comme cadre électoral le centre. Pour nous, c’est
un cadre électoral qui intéresse
essentiellement sur l’électorat des femmes et des jeunes, que nous allons
amener à voter d’abord, à s’impliquer par ce que nous voulons le renouvellement
de la classe politique. C’est ce que
tout le monde attend depuis l’instauration de la démocratie en Guinée. C’est
toujours cette génération qui a précédé l’indépendance, qui est là encore et qui veut se maintenir au
pouvoir. Nous voulons qu’une nouvelle classe politique vienne et nous espérons
que notre message soit entendu.
Depuis votre prise de
fonction, quelles sont vos réalisations ?
Nous sommes là depuis septembre 2016, il y’a 5 mois, nous avons
essayé de restructurer nos
différentes sections, nos démembrements à l’intérieur du pays. Nous avons
essayé de faire l’autopsie, par ce
que nos militants avaient soif de
renouvellement par ce qu’il y’avait ce besoin. Nous avons essayé d’aller faire
des implantations à l’intérieur du pays. Ces inspecteurs nous ont remonté les
mêmes problèmes : les militants se sentaient éloigner des dirigeants
politiques, il n’y avait pas de nouvelles du parti. Et, par rapport aux échéances qui nous
interpelle, ils ne savaient pas quels sont les motsd’ordre. Donc, on les a
rassuré qu’on a la nomenclature de la
composition du nouveau bureau. Nous avons
renouvelé les cartes de membres
qui sont composées de quatre catégories,
il y’a la carte des dirigeants,
des militants, des bureaux régionaux et les cartes de VIP pour nos sympathisants qui ne peuvent pas
adhérer à notre parti mais qui
sympathisent un peu sur notre programme.
A l’occasion de
l’anniversaire du décès de notre leader, nous allons essayer de perpétuer cela
chaque année en choisissant une ville. Cette fois –ci, nous allons le faire à
Conakry ou nous allons lancer un symposium sur l’œuvre de l’homme, de son
parcourt pour la démocratie guinéenne. Ce symposium va réunir de scientifiques
de tout bord qui vont venir réfléchir un
peu comment, ils ont pu réussir à mettre
en place cette démocratie et comment faire en sorte que nous nous ne
retournerons pas en arrière. Ce qui va
durer toute l’année 2017, jusqu’au prochain anniversaire. Il y’aura une fondation qui sera créée au nom
du leader et cette fondation va
regrouper toute sa famille et les
personnes de bonne volonté. Mais, l’essentiel de ce parti est de mesurer nos forces et nos faiblesses par
ce que le parti c’est l’électorat. C’est-à-dire là où nous avons nos forces,
nous allons les renforcer et là, où nous
avons nos faiblesse nous allons les corriger. Cela n’est l’apanage de personne.
En Guinée aucun parti ne dira qu’il a
toute la Guinée.
Hier vous étiez avec
le RPG arc-en-ciel et aujourd’hui, vous êtes avec l’UFR, qu’est-ce qui motive
ce changement ?
Nous allons essayer de faire des alliances intelligentes
qui nous permettrons d’avoir de la
représentativité surtout le territoire
guinéen. Voilà un peu notre leitmotive, nous étions avec le RPG
dans une alliance électorale pour les présidentielles, ça s’arrête là. Nous
avons choisi d’accompagner le prof Alpha Condé
nous ne regrettons pas ce choix-là, puisque Alpha Condé avait gagné les élections. Mais qu’à cela ne tienne aujourd’hui, nous avons
une alliance républicaine. Cela veut
dire que nous avons affiché notre indépendance. Vous direz que c’est le
parti qui n’a pas de position ; je vous dirai non. Nous avons choisi la troisième voix. Voilà, un peu la position
de l’UPG. Il faut que les populations comprennent ce n’est pas le fait
que vous n’êtes pas du parti qui gouverne que vous ne pouvez pas
participer à l’action du gouvernement, l’UFR
à l’occurrence de Sidya Touré vous
pouvez participer à l’action du gouvernement. Cela n’exclut pas qu’il n’a pas son autonomie. Aujourd’hui, il
s’est prononcé contre l’accord du 12 octobre 2016, donc par conséquent il a son
indépendance. Le fait que le Ministre Kassory,
participe au gouvernement, mais
il a son parti. Donc il faut construire l’opposition constructive. Mais, pas
l’opposition pire et dure. Quand vous pouvez apporter votre pierre à l’édifice
national vous la portez ! Mais, pas en
donnant un chèque en blanc. Ça ne doit pas être une participation aveugle. Moi par exemple je ne suis pas au gouvernement
mais je participe dans le foncier par rapport à mon métier.
Le gouvernement m’a confié la mission de pouvoir
sécuriser les domaines fonciers de
l’Etat. Vous ne pouvez pas me dire que je suis du gouvernement. le RPG, c’est le RPG c’est le parti au pouvoir, mais si le parti au pouvoir sollicite des intelligents qui ne sont pas de
leur pour venir participer à la construction de la Guinée et pourquoi pas, la Guinée est commune pour tout le monde.
Bientôt les élections locales en Guinée, peut-on connaitre
le degré de préparations à l’UPG ?
Je vous dis que
nous avons envoyé des inspecteurs à
l’intérieur du pays pour évaluer nos forces et faiblesses. Nous savons que nous
avons un fief, nous avons Lola, nous ferons
tout pour ne pas le perdre. Nous avons Yomou, ensuite nous allons faire en sorte que là ou
nous avons nos fiefs à ne pas perdre ces fiefs-là. Mais, par contre,
comme on a une alliance avec l’UFR ; à priori nous allons essayer de composer
une alliance intelligente partout, pour
faire quelques choses ensemble. Nous
préparons contre des partis, nous allons
modifier ce que l’UPG a déjà, aujourd’hui,
nous avons deux députés et un
maire à Lola, nous allons faire en sorte qu’on ait 3 maires à Lola, en date pour quoi pas plus. MAIS, L’UPG n’a
de députés qu’en forêt pour quoi
pas d’autres régions ?
Ce n’est pas propre à
l’UPG, vous me direz que le RPG a majoritairement en haute Guinée et L’UFDG a
majoritairement en moyenne Guinée, c’est dommage. Nous avons une
représentativité dans tout le pays, mais
essentiellement notre fief en forêt cela
est sûr. Chaque parti a un fief, nous
n’allons pas se cacher dessus, mais nous
avons la prétention d’avoir d’autres représentativités ailleurs.
Je vous donne déjà ce scoop-là, je suis un responsable transversal, je suis forestier, je suis né à
Kindia et grandi à Conakry, vous
connaissez mon passé à Conakry. Je vous garantis que
pour les élections locales et communautaires prochaines, nous aurons
assez de représentativités en Guinée.
Vous pensez aller
aussi en alliance électorale avec l’UFR
pour les élections locales ?
C’est une discipline du groupe parlementaire républicaine UFR , vous ne pouvez pas être
dans un groupe parlementaire et ne pas
respecter sa discipline, à priori nous allons d’abord discuter avec l’UFR pour savoir ce que nous allons
faire ensemble, c’est à la limite maintenant
que nous pouvons aller avec d’autres partis qui voudraient bien nous ouvrir
leur porte pour pouvoir faire des alliances. je dis et je confirme qu’aucun parti ne peut avoir la
totalité de l’électorat guinéen.
Quel est votre regard sur l’actualité
sociopolitique en Guinée ?
Nous avons un peuple très jeune qui a soif de démocratie et du bien-être, tout peuple aspire à cela, donc aujourd’hui,
le gouvernement doit avoir une lisibilité dans ce qu’il fait. Pour cela il faut communiquer, il y’a un déficit de
communication entre les gouvernants et les gouvernés et surtout un manque de
confiance entre les acteurs politiques, c’est pour cette raison que nous
piétinons les accords du 12 octobre 2016 .Donc
tout n’a pas été fait dans le respect de la loi.
Mais il faut que les
hommes politiques de ce pays qui
participent à toutes les institutions républicaines prennent leur fonction au premier degré et
qu’ils puissent servir la Guinée. Il faudrait que dans les jours
prochains qu’il y’a plus de sérénité, qu’ils soient bien gérés et que
chacun puisse avoir de la bonne
distribution du bien entre les populations, ce que je souhaite pour la Guinée
et bonne année.
Interview réalisée par Fodé SOUMAH
656-29-01-96
Me Jean Alfred MATHOS, Président de l’UPG : « il faut construire l’opposition constructive. Mais, pas l’opposition pire et dure… »
Reviewed by lemakonaguinee
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